Notre histoire

«  Le passé éclaire le présent »

«  Ceux qui pensent pouvoir ignorer l’histoire sont condamnés à la refaire »

Ces deux citations résument à elles seules le sens que nous devons donner à l’histoire dont les enseignements et les leçons doivent permettre de ne pas renouveler les erreurs du passé.

C’est pourquoi nous souhaitons retracer succinctement dans ses principales étapes, l’histoire de notre mouvement syndical, celui de la Confédération Générale du Travail que continue Force Ouvrière depuis 1947.

Retracer et expliquer notre histoire syndicale afin de mieux faire comprendre ce qui nous représentons et surtout, comment il nous faut maintenir nos orientations sans retomber dans les mêmes pièges.

La seule et unique chance du mouvement syndical et des salariés qui doivent le constituer réside dans sa capacité à se déterminer en toute indépendance vis-à-vis des mouvements de pensée politique, philosophique et religieuse.

C’est la défense du syndicalisme authentique, libre, révolutionnaire dans ses aspirations réformistes dans sa pratique.

Yvonnick DRENO


Le syndicalisme aujourd’hui

Qui est concerné par le syndicalisme ?
Tous les salariés, c’est-à-dire, toutes celles et tous ceux qui perçoivent un salaire en contrepartie de leur travail.

Et ceux qui sont au chômage ?
Les chômeurs restent des salariés ; ils sont, il faut le souhaiter, privés temporairement d’emploi, mais pas de droits ; c’est d’ailleurs le syndicat qui les représente tant auprès des autorités ministérielles, que des organismes sociaux.

et les jeunes …
Après leurs études, les jeunes recherchent généralement un premier emploi salarié. Dans cette phase déterminante pour leur avenir le syndicat est là pour les aider à conclure un vrai contrat de travail.
Courriel : fojeunes@force-ouvriere.fr

En fait, c’est la solidarité entre tous les salariés…
Oui, le syndicalisme c’est la solidarité entre tous les salariés, quelles que soient leur situation, leur secteur d’activité, leur qualification et leur âge.

Cadre et ouvrier même combat ?
Le syndicat est pour tous : ouvriers, employés, techniciens, agents de maîtrise, ingénieurs et cadres. Tous ont des intérêts communs, y compris les salariés au chômage.

Pourtant les revendications des uns ne sont pas toujours celles des autres…
C’est vrai. Aussi, les revendications catégorielles sont déterminées dans les différents secteurs professionnels par les intéressés, de sorte que cela ne porte pas préjudice aux autres. C’est ça la solidarité !

Comment mettre cette solidarité en action ?
Ensemble dans un syndicat, afin d’échapper au jeu du patronat qui nous oppose les uns aux autres et licencie les uns comme les autres.

Ce n’est pas aller un peu loin ?
Même si l’affirmation peut choquer certains, la question ne se pose même pas. En bas ou en haut de l’échelle, l’aspect humain s’écarte au profit des intérêts financiers.
La preuve, plus une entreprise licencie, plus sa cote monte en Bourse…

Revenons au syndicat quelle est sa force ?
Celle que lui donnent le nombre et la détermination des adhérents et des militants. 
Mais une force, c’est comme la forme, ça s’entretient ; en matière syndicale il faut toujours plus d’adhérents informés et formés, pour obtenir de nouvelles avancées et garanties sociales.

Pourquoi les salariés ne sont-ils pas tous syndiqués ?
Certains pensent qu’ils sont assez forts pour se défendre tout seul, d’autres comptent ouvertement ou non sur les syndiqués, ne font rien… et critiquent. Mais, il faut ajouter que des syndicats sont sortis de leur rôle. Marqués politiquement ou trop “arrangeants”, ils ont sacrifié leur indépendance, et, en même temps, une part de crédibilité et d’efficacité du syndicalisme.

Un vrai syndicat est donc indispensable ?
Ca ne fait aucun doute !
Regardez autour de vous, de regroupements en réorganisations, les entreprises deviennent de plus en plus fortes. Il en est de même dans la Fonction publique et le secteur public où la “privatisation” est à l’œuvre.
Le moyen de se regrouper pour les salariés, c’est le syndicat. 
Le poids d’un vrai syndicat (indépendant) rééquilibre les forces en présence et vous permet ainsi de négocier d’égal à égal, afin d’obtenir ce que vous n’obtiendrez jamais seul.

C’est votre force et c’est la seule !

Une dernière chose… on vous a fait croire pendant longtemps qu’adhérer à un syndicat était dangereux pour votre emploi ou votre carrière. C’est faux ! 
Des millions de personnes ont perdu leur emploi et vu leur carrière se briser, pourtant la majorité d’entre elles n’était pas syndiquée…

FO C’EST QUOI ?

FO est un syndicat qui puise son origine dans la première Confédération interprofessionnelle, créée à Limoges en 1895, qui se nommait : Confédération Générale du Travail. Cette “CGT”, à l’époque, avait pour seul objet, la défense des intérêts des salariés. Par la suite, ce syndicat a subi l’influence politique des communistes, qui provoqua plusieurs scissions. Tous ceux qui étaient attachés à l’indépendance syndicale condamnèrent et refusèrent la politisation de la CGT et sa soumission au Parti Communiste Français. C’est alors, par conviction, qu’ils créèrent (avril 1948) la Confédération Générale du Travail FORCE OUVRIERE (CGTFO).

Mais pourquoi avoir conservé le sigle CGT ? Bien sûr, par fidélité à l’idéal de liberté et d’indépendance syndicale, qui était à l’origine de la création du mouvement syndical interprofessionnel, mais aussi pour garder ses racines et continuer le véritable syndicalisme indépendant. Aujourd’hui FO – historiquement et juridiquement la CGTFO – est le seul syndicat français libre et indépendant à l’égard du patronat, des gouvernements, des partis politiques et, de façon générale, de toute influence extérieure au syndicat.

C’est sa force, c’est votre force.

QUE PEUT FO POUR VOUS ?

Dans votre entreprise 
FO est représenté partout en France (15000 implantations). Si ce n’est pas encore le cas dans votre entreprise ou administration, il existe une représentation dans votre ville ou votre département. Vous avez une difficulté, FO intervient pour vous conseiller et vous aider individuellement ou collectivement.
Négociation ou conflit, FO met chaque fois son poids dans la balance.
Une seule ligne de conduite : vos droits doivent être reconnus et vos revendications entendues et défendues.

Dans votre secteur d’activité
FO est représenté dans toutes les professions, chacune de vos revendications est donc défendue par des négociateurs qui connaissent vos conditions de travail.

Sur un plan général
FO a toujours participé, voire provoqué, toutes les grandes négociations sociales qui sont à l’origine de nombreuses avancées déterminantes : congés payés, retraites complémentaires, assurance chômage, formation professionnelle, etc. Dans tous ces domaines les responsables FO sont reconnus comme des “experts”.
Parfois certains reprochent à FO son intransigeance ; pourtant il n’y a pas à transiger, ni avec le patronat ni avec le gouvernement, sur l’amélioration du niveau de vie de tous ceux qui travaillent pour accroître la richesse du pays. Toutefois, en démocratie, on peut et on doit rechercher le compromis sans pour autant tomber dans la compromission, c’est le but de la libre négociation syndicat-patronat (contrat collectif) que FO préconise.

Au plan européen et international
Aujourd’hui, l’internationalisation des échanges est totale et permanente, la situation de chaque salarié est complètement dépendante de choix industriels, commerciaux et économiques à l’échelle de la planète (c’est la mondialisation) ; plus encore qu’à leur création les instances syndicales européennes et internationales sont donc indispensables pour défendre les intérêts spécifiques des salariés.
FO s’y emploie avec vigueur au sein de la Confédération Européenne des Syndicats (53 millions d’adhérents) et de la Confédération Internationale des Syndicats Libres (125 millions d’adhérents).

POUR LA DEFENSE DE VOS DROITS DE SALARIES

Droit du travail
Convention collective, Code du travail, contrat de travail, statuts particuliers, salaires, horaires, congés, hygiène et sécurité, droits des handicapés, discrimination, harcèlement moral et sexuel, Médecine du travail, etc. Dans tous ces domaines FO est en mesure de renseigner, de vérifier, de préciser, d’orienter, de conseiller tous les salariés qui le souhaitent.

Protection sociale
Sécurité sociale, allocations familiales, caisses de retraites, ASSEDIC, ANPE, AFPA, Formation professionnelle, etc., FO a des administrateurs dans tous les organismes sociaux qui peuvent vous expliquer les démarches à engager, suivre un dossier urgent, faire corriger de possibles erreurs, etc.

Important, chaque adhérent(e) FO, du secteur privé comme public, à jour de ses cotisations, bénéficie d’une assurance “Protection juridique vie professionnelle”. Cette protection intervient, dans le cadre de l’exercice de son métier, en cas de poursuites d’un tiers pour dommage subi.

Prud’hommes
En cas de besoin FO peut vous aider à saisir le Conseil de Prud’hommes ; FO a des élus Conseillers prud’hommes dans toutes les sections. Indépendamment de cette possibilité, des défenseurs syndicaux peuvent, sous certaines conditions, assurer votre défense.

Dans la vie quotidienne
FO peut vous informer, vous conseiller et vous aider :
- dans le cas de litiges liés à la consommation, à travers l’association FO consommateur (AFOC) ;
- dans la recherche d’un logement social (1% logement) ;
- dans l’établissement de votre déclaration de revenus ;
- etc.
Important, chaque adhérent(e) FO, à jour de ses cotisations, est assuré(e) en cas d’accident corporel dans le cadre de son activité syndicale. Son véhicule est aussi assuré (remboursement de la franchise ou montant des réparations nécessaires) à concurrence de 458 euros dans les deux cas.

A QUOI ENGAGE L’ADHESION A FO ?

Que vous ayez un emploi ou non, à vous de choisir ce que vous voulez faire.

- Adhérer : vous ajoutez une voix (liberté de parole) à la voix de votre syndicat, vous lui donnez plus de force, ce qui est déjà un acte significatif et responsable.
- Militer : vous participez activement à la vie de votre syndicat, vous défendez vos idées, vous prenez en charge les revendications et vous faites partager vos convictions aux autres. Votre vie se remplit, vous avez le sentiment fondé d’être utile, de ne plus subir.
- Assurer des responsabilités : vous vous êtes pris au jeu du militantisme, les syndiqués reconnaissent vos qualités et vous font confiance, alors les responsabilités vous attendent. De délégué du personnel à délégué syndical, de Secrétaire de syndicat à Secrétaire départemental, de Conseiller prud’homme à Administrateur d’un organisme social etc ; elles ne manquent pas… Il faut savoir que tous les salariés ayant des responsabilités syndicales ont droit à une formation syndicale de 12 jours par an. C’est la loi.

Quelles sont vos obligations ?
Hormis payer ses cotisations : être solidaire avec tous les adhérents FO et participer au fonctionnement démocratique du syndicat, où les décisions sont prises en assemblées, à la majorité. Toutes les opinions peuvent s’exprimer et toutes les voix sont égales.

Combien coûte l’adhésion à FO ?
1 heure de salaire par mois ; ainsi chacun cotise selon ses moyens.
Des taux de cotisations particuliers sont prévus pour ceux qui sont au chômage, à la retraite ou qui travaillent à temps partiel.

Comment régler la cotisation à FO ?
Comme vous voulez : par mois, par trimestre ou par an ; selon la décision prise par les syndiqués au sein de leur syndicat. Nous recommandons vivement, pour des raisons de commodités, le prélèvement automatique. A noter que chaque adhérent FO reçoit gratuitement la plupart des publications syndicales d’information, et que les cotisations syndicales sont, pour 66% déductibles des impôts.

Est-ce qu’on reste libre à FO ?
Vous adhérez quand vous le voulez et vous cessez d’adhérer et de cotiser quand vous le voulez.

Où vous renseigner pour adhérer à FO ?
Auprès de la personne qui vous a remis cette plaquette, du responsable FO de votre entreprise ou de la représentation locale FO en consultant le site Internet : http://www.force-ouvriere.fr

Qu’est-ce que FO ?

Des femmes et des hommes libres dans une organisation indépendante, ensemble pour acquérir une force leur permettant de défendre leurs droits, d’en obtenir de nouveaux, de se faire respecter.
15 000 implantations syndicales réparties sur tout le territoire (métropole et DOM TOM avec 103 Unions Départementales), dans tous les secteurs d’activité avec des Fédérations nationales et regroupés au sein de la Confédération Force Ouvrière.

Un rôle : Regrouper les salariés (actifs, chômeurs et retraités) au-delà de leurs choix politiques, religieux ou philosophiques pour représenter leurs intérêts communs (adhésion en ligne).

Les statuts de l’organisation constituent la charte commune, délibérément choisie (statuts de Force Ouvrière).

Les mots-clefs : Liberté, démocratie, indépendance.

Une conviction : Le syndicat n’a pas vocation au pouvoir, son rôle est d’être un contrepoids à tout pouvoir.

Des outils : Le contrat, l’action, les revendications.
Au plan européen et mondial, Force Ouvrière est membre de la Confédération Européenne des Syndicats (CES) et de la Confédération Syndicale Internationale (CSI). 
FO participe aux travaux du Comité syndical consultatif auprès de l’OCDE (TUAC). Elle est également impliquée dans les « Activités pour les travailleurs » de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) à Genève.

Quelle est l’histoire de FO ?

Née en 1895 sous l’appellation CGT, la CGT-FO est apparue sous ce sigle en 1948 à l’initiative de militant(e)s refusant l’emprise du parti communiste sur la CGT.

Depuis ses origines, le principe et la pratique de l’indépendance syndicale sont au cœur de son comportement, de ses analyses, de son rôle. Cette indépendance vaut à l’égard des partis politiques, des gouvernements, de l’État, du patronat et des églises.

Ainsi, par principe Force Ouvrière ne prend pas position à l’occasion des consultations politiques électorales à tous les niveaux. L’exception, conforme aux statuts confédéraux, a eu lieu en 1969, à l’occasion d’un référendum parce que nous avions considéré que la mise en place d’un sénat économique et social conduirait au corporatisme et à l’intégration du mouvement syndical, deux éléments contraires à l’indépendance.

À l’origine, au plan syndical, de la création de nombreuses structures de protection sociale collective (Unédic - Retraites complémentaires notamment), la CGT-Force Ouvrière, communément appelée Force Ouvrière a toujours considéré que la pratique contractuelle était un outil important pour construire et développer des droits collectifs à tous les niveaux (interprofessionnel - branches d’activité - entreprises).

En ce sens, Force Ouvrière a toujours combattu le tout État comme le tout marché.

Fondamentalement attachée aux valeurs républicaines (Liberté - Égalité - Fraternité - Laïcité), elle défend le service public et la sécurité sociale comme des structures assurant des droits égaux aux citoyens.

Cela explique le combat mené en 1995 contre l’étatisation de la sécurité sociale ou les conflits avec le patronat sur la refondation sociale, c’est-à-dire la livraison au marché de toutes les structures collectives et solidaires.

Ligne de conduite de Force Ouvrière depuis 1895, l’indépendance syndicale est aussi ce qui assure son avenir en tant que valeur fondamentale.

En témoigne en France ou ailleurs ceux qui s’y réfèrent ou tentent de s’y référer.

Les statuts de la Confédération Générale du Travail FO

PREAMBULE

Les Syndicats Force Ouvrière, réunis en Congrès National Constitutif de leur Confédération Générale du Travail, affirment solennellement leur indépendance absolue à l’égard du patronat, des gouvernements, des partis, groupements ou rassemblements politiques, des sectes philosophiques et, de façon générale, leur irréductible opposition à toute influence extérieure au mouvement syndical.

Ils rappellent l’impérieuse nécessité, pour le syndicalisme, de se déterminer lui-même à l’endroit de tous problèmes de sa compétence dont il juge utile de se saisir ce qui implique qu’il ait la pleine maîtrise de sa structure, de son administration et de ses actes, sur le plan revendicatif et gestionnaire, selon l’esprit ayant inspiré en 1906, le Congrès Confédéral d’Amiens.

Considérant que le syndicalisme ouvrier ne doit pas lier son destin à celui de l’État, ni s’associer à des groupements politiques quelconques, dont l’objectif est la conquête de cet État et l’affermissement de ses privilèges, l’organisation syndicale réalisera son programme et ses perspectives en toute indépendance.

A cet effet, elle peut s’engager, en prolongement de sa propre action, dans des coalitions avec des organisations syndicales et coopératives, à condition que ces organisations aient un caractère démocratique et que leurs objectifs soient analogues aux siens. Le but de ces coalitions sera d’améliorer la condition des travailleurs dans tous les domaines et de s’acheminer vers une démocratisation généralisée de l’économie.

Cependant, les Syndicats Force Ouvrière affirment que le mouvement syndical des travailleurs ne peut s’isoler dans la nation.

Considérant que le syndicalisme ne saurait être indifférent à la forme de l’État parce qu’il ne pourrait exister en dehors d’un régime démocratique, les Syndicats Force Ouvrière reconnaissent au mouvement syndical le droit, lequel peut devenir un devoir, de réaliser des rapprochements ou des collaborations en vue d’une action déterminée lorsque la situation l’exige expressément.

Les Syndicats Force Ouvrière placent au-dessus de toute considération partisane leur souci supérieur de puissance et de cohésion du syndicalisme ouvrier. Instruits par une douloureuse expérience, ils proclament attentatoire à l’unité ouvrière la recherche systématique de postes de responsabilités syndicales par les militants de partis politiques en vue de faire du mouvement syndical un instrument des partis.

Expression de la volonté profonde et résolue des travailleurs de faire vivre un syndicalisme indépendant et libre, les Syndicats Force Ouvrière décident de doter leur Confédération Générale du Travail des statuts ci-après, inspirés des principes ayant assuré au syndicalisme sa puissance et sa grandeur.

Se considérant les véritables continuateurs du syndicalisme ouvrier, dans ses traditions et dans son action, affirmant résolument leur volonté de paix, les Syndicats Force Ouvrière réunis dans leur premier Congrès décident qu’il prendra rang dans l’histoire du syndicalisme français sous le titre de XXXIIIe Congrès National Corporatif.

STATUTS

BUT ET CONSTITUTION

Article premier
La Confédération Générale du Travail Force Ouvrière régie par les présents statuts, a pour but de grouper, sans distinction d’opinions politiques, philosophiques et religieuses, toutes les organisations composées de salariés conscients de la lutte à mener contre toutes les formes d’exploitation, privées ou d’État, pour la disparition du salariat et du patronat et désireux de défendre leurs intérêts moraux et matériels, économiques et professionnels.

Sont considérés comme salariés, tous ceux qui vivent de leur travail sans exploiter autrui, quelle que soit la fonction qu’occupent ces salariés, ainsi que ceux qui ont cessé l’exercice de leur fonction ou de leur profession (chômeurs, préretraités, retraités).

Nul ne peut se servir de son titre de confédéré ou d’une fonction de la Confédération dans un acte politique ou électoral quelconque.

Article 2

La Confédération Générale du Travail Force Ouvrière, basée sur le principe du fédéralisme et de la liberté, assure et respecte la complète autonomie des organisations qui se conforment aux présents statuts.

Article 3

La Confédération Générale du Travail Force Ouvrière est constituée par :

1° – les Fédérations Nationales ;
2° – les Unions Départementales, Interdépartementales ou d’Outre-mer de Syndicats divers.

La CGT-FO adhère à la Confédération Syndicale Internationale (CSI).

Article 3bis

Au sein de la CGT-FO, l’Union des Cadres et Ingénieurs Force Ouvrière (UCI-FO) a vocation à regrouper tous les cadres et ingénieurs adhérents de leur Fédération FO.

Article 3ter

Au sein de la CGT-FO, l’Union Confédérale des Retraités Force Ouvrière (UCR-FO) a vocation, au travers de leurs structures respectives, locales, départementales, nationales, fédérales à rassembler tous les retraités et préretraités des secteurs privé, public et nationalisé.

Article 4

Nul syndicat ne peut se réclamer de la Confédération Générale du Travail Force Ouvrière s’il n’est pas adhérent à sa Fédération Nationale et à son Union Départementale. Les Fédérations ou les Unions ne pourront admettre ou conserver dans leur sein les syndicats ne remplissant pas cette double obligation.

ADMINISTRATION

COMITE CONFEDERAL NATIONAL

Article 5

La CGT-FO est administrée par un Comité National. Ce Comité est constitué par un délégué de chaque Fédération Nationale et de chaque Union adhérente, à l’exception de la Fédération des Personnels des Services Publics et des Services de Santé représentée au CCN par deux délégués.
Il se réunit obligatoirement chaque semestre et, extraordinairement, sur convocation de la Commission Exécutive.
Ces réunions extraordinaires ne pourront être convoquées que pour des motifs revêtant un caractère d’extrême urgence.
Sont admis au CCN lorsqu’ils ne font pas déjà partie, à titre consultatif, les détenteurs de mandats nationaux au titre confédéral ceci après rapport préalable et avis de la Commission Exécutive Confédérale.

Article 5bis

Trois représentants de l’UCR-FO siègent, à titre consultatif, au Comité Confédéral National (CCN).

Article 6

Les membres du CCN devront être les secrétaires des Fédérations et Unions qu’ils représentent ou, en cas d’impossibilité, un membre de leur bureau. Ces délégués pourront être relevés de leurs mandats sur décision de l’organisation qu’ils représentent.
Ils devront être confédérés depuis au moins trois ans, sauf dans le cas d’adhésion récente du groupement qu’ils représentent à la CGT-FO.
Les votes pourront avoir lieu par mandats si le quart des délégués présents le demande. Dans ce cas, un coefficient est accordé aux Fédérations pour permettre la parité entre les Unions Départementales et les Fédérations.
Les délégués au CCN devront se tenir en liaison étroite avec les syndicats de façon à connaître leur opinion sur toutes les questions à l’ordre du jour des réunions. 
En cas de réunion rapide, ils prendront individuellement leurs responsabilités mais auront toutefois le devoir de consulter les instances permanentes de leur Union ou de leur Fédération.

COMMISSION EXECUTIVE

Article 7

Après chaque Congrès Confédéral ordinaire, le Comité National nomme une Commission Exécutive de 35 membres, non compris les membres du Bureau Confédéral qui y siègent de droit. 
Les candidats devront être présentés par la Fédération ou l’Union à laquelle ils adhèrent et être syndiqués depuis au moins trois ans. En cas de vacance, pour une raison quelconque, le CCN pourvoit dans les mêmes conditions au remplacement des membres de la Commission Exécutive.
La Commission Exécutive assure, avec le Bureau Confédéral, la gestion de la Confédération Générale du Travail Force Ouvrière sous le contrôle du Comité National dans l’intervalle de ses réunions.
Les membres de la Commission Exécutive assistent aux réunions du Comité National, mais seuls y ont droit de vote ceux qui sont également membres de ce Comité.
La Commission Exécutive se réunit au moins une fois par mois et plus souvent si les circonstances l’exigent.

BUREAU

Article 8

Le Bureau de la Confédération est nommé par le Comité Confédéral National après chaque Congrès Confédéral ordinaire. Ledit CCN fixe le nombre des membres du Bureau, lequel devra comprendre obligatoirement un Secrétaire Général et un Trésorier. Les attributions des secrétaires sont fixées, s’il y a lieu, par la Commission Exécutive.
Le Secrétaire Général a le pouvoir de représenter en justice la Confédération.

Article 9

Les membres du Bureau sont élus et révocables par le Comité Confédéral National, ils peuvent être réélus.
S’ils sont membres du CCN, ils ne peuvent conserver leur mandat et l’organisation qu’ils représentent pourvoit à leur remplacement. 
Le Bureau Confédéral avisera les organisations adhérentes au moins un mois avant ce renouvellement afin qu’elles puissent se réunir et désigner les candidats pour que les noms de ceux-ci puissent être publiés 15 jours avant l’élection. Nul ne pourra être membre du Bureau de la Commission Exécutive ou chargé de fonctions permanentes par la Confédération, s’il ne peut certifier sa qualité de salarié, telle qu’elle est définie à l’Article premier des présents statuts.
Les candidats au Bureau Confédéral devront avoir 5 ans de présence ininterrompue à l’organisation syndicale et devront être présentés par une Fédération ou une Union.

Article 10

Les membres du Bureau Confédéral et de la Commission Exécutive ne peuvent faire acte de candidature à une fonction politique ni appartenir aux organismes directeurs d’un parti, groupement ou rassemblement politique.
La même restriction s’étend à l’appartenance aux conseils d’administration d’entreprises quelles qu’elles soient, auxquels ils n’auraient pas été expressément mandatés ou autorisés par les organismes syndicaux dont ils dépendent.
Leur acte de candidature aux fonctions définies ci-dessus, même non rétribuées, entraîne ipso-facto leur démission du Bureau Confédéral et de la Commission Exécutive.

Article 11

Les appointements des membres du Bureau sont fixés par la Commission Exécutive.

COMMISSION DE CONTROLE

Article 12

La Commission de Contrôle est composée de 3 membres désignés en dehors de la Commission Exécutive par le Comité Confédéral National.
Elle nomme son secrétaire chargé de la convoquer et de rédiger les rapports.

Article 13

La Commission de Contrôle a pour objet de veiller à la bonne gestion financière des divers services de la Confédération.
Les résultats de ces opérations sont consignés dans un rapport d’ensemble qui est soumis au Comité Confédéral et adressé à chaque syndicat confédéré un mois avant le Congrès Confédéral.

COMMISSION DE DELIMITATION

Article 14

Pour résoudre les différends relatifs au champ de recrutement des Fédérations, la Commission Exécutive désignera en son sein une Commission de Délimitation de 8 membres, dont elle décidera la convocation. Si les conclusions de cette Commission sont contestées par les parties en cause, le différend sera porté devant la Commission des Conflits et suivra la procédure prévue à l’article 15.

COMMISSION DES CONFLITS

Article 15

Tout différend ou conflit qui s’élèverait :
1° – entre syndicats ou entre syndicats et une ou plusieurs Fédérations ou Unions,
2° – entre Fédérations et Unions, 
sera examiné et tranché par voie d’arbitrage.
Les parties en cause s’engagent à ne pas recourir à des juridictions extérieures tant que les procédures prévues par le présent article n’ont pas été menées à leur terme.
A cet effet, une Commission des Conflits de 10 membres sera désignée par le CCN en dehors des membres de la Commission Exécutive. Les parties en litige seront convoquées devant la Commission des Conflits sur décision de la CE à laquelle le président de ladite Commission soumettra, pour approbation, les conclusions établies pour chacun des différends.
Ainsi adoptées, ces conclusions deviendront la règle des parties intéressées. Si celles-ci ne les acceptent pas, elles pourront faire appel devant le CCN et, en dernier ressort, devant le Congrès Confédéral dont la décision sera sans appel.

COTisaTIONS

Article 16

Pour permettre à la Confédération Générale du Travail Force Ouvrière d’assurer ses divers services, les Fédérations et Unions sont tenues de verser une cotisation mensuelle. La cotisation fédérale et la cotisation départementale sont représentées ensemble par un « timbre unique », dont le taux et les modalités de recouvrement seront fixés par le CCN.
Sans cotisation supplémentaire, tous les Syndicats, Fédérations et Unions auront droit au service gratuit de la revue confédérale. Ils sont tenus toutefois de s’abonner à l’hebdomadaire officiel de la Confédération.

Article 17

Dans le but de faciliter le contrôle des cotisations payées par chaque organisation, les Fédérations et les Unions Départementales devront faire parvenir, au cours du premier trimestre qui suit la clôture annuelle, leur rapport financier et la ventilation des timbres payés par chacune des organisations.

Article 18

Toute organisation, Union ou Fédération qui, au 1er février de chaque année, n’aurait pas demandé de timbres au Bureau Confédéral serait considérée comme démissionnaire, après lettre-avis restée sans effet et décision prise par le Comité Confédéral National.

Article 19

La carte confédérale et le timbre mensuel sont obligatoires et doivent être délivrés par tous les syndicats confédérés à leurs adhérents.
La cotisation mensuelle de chaque adhérent dans son syndicat devra être au moins équivalente au salaire d’une heure de travail de la catégorie de l’intéressé.
Elle ne saurait en aucun cas être inférieure au Smic. La carte confédérale et la vignette UCR annuelle sont obligatoires pour les retraités.

ACTION CONFEDERALE

FEDERATIONS NATIONALES

Article 20

Les Fédérations Nationales ont leur pleine autonomie administrative dans le cadre des présents statuts.
Elles fixent elles-mêmes le montant de la cotisation fédérale.
Elles ne peuvent modifier leur champ de recrutement qu’après accord avec les autres Fédérations concernées et l’approbation du CCN.

Article 21

Les Fédérations conservent au sein de la CGT-FO leur complète indépendance. Elles peuvent, sans autorisation de cette dernière, décider toute action corporative qu’elles jugeront utile ; cependant dans tous les cas d’organisation d’un mouvement partiel ou général, elles en saisiront le Bureau Confédéral afin qu’il donne son avis et soit à même, avec la Commission Exécutive d’organiser l’appui et la solidarité de l’ensemble du mouvement syndical.

UNIONS DEPARTEMENTALES OU INTERDEPARTEMENTALES

Article 22

La Confédération Générale du Travail Force Ouvrière n’admet dans son sein qu’une Union de Syndicats divers par département ou par territoire d’outre-mer. Ces Unions devront limiter leur champ de recrutement aux limites des départements ou des territoires d’outre-mer et ne pourront, sans l’assentiment du Comité Confédéral, se grouper entre elles.
Une Union Départementale à très faibles effectifs pourra être exceptionnellement jumelée avec une Union voisine sur proposition de la Commission Exécutive et décision du CCN.

Article 23

La plus large autonomie administrative est laissée aux Unions Départementales comme aux Fédérations Nationales ; elles fixent elles-mêmes le montant de leurs cotisations. Leurs statuts et les décisions de leurs Congrès doivent être appliqués par tous les Syndicats adhérents. Ils ne peuvent contenir aucune disposition contraire aux statuts confédéraux.

Article 24

Les Unions ont le devoir de constituer, partout où cela leur sera possible, des Unions Locales auxquelles les Syndicats et Sections locales de Syndicats nationaux devront obligatoirement adhérer, à moins que le siège du Syndicat ne soit trop éloigné de l’Union Locale la plus voisine. Les retraités doivent obligatoirement adhérer à leur UDR de résidence. Ils en sont membres de droit lorsqu’ils disposent de la carte confédérale et de la vignette UCR.

Article 25

Les Unions sont des organismes départementaux de la CGT-FO. Leur secrétaire délégué au Comité Confédéral National est le représentant officiel de la CGT-FO dans le département.

Article 26

Les Unions sont chargées d’appliquer les décisions des Congrès confédéraux dans leur département.
Vis à vis de la CGT-FO, leur rôle, à la fois administratif et de propagande, consiste surtout à prendre en main toutes les questions et tous les problèmes généraux intercorporatifs et sociaux dans le cadre du département. Leurs fonctions sont déterminées par leurs propres statuts.

Article 27

Le représentant de l’Union au Comité Confédéral National est administrateur de la CGT-FO. Comme tel, avec ses collègues des autres Unions et Fédérations Nationales, il administre l’organisme central de la classe ouvrière.
Il recherche avec eux les moyens les meilleurs de mettre en application les décisions prises par la majorité dans les Congrès Confédéraux. Il rend compte au Comité Confédéral de l’accomplissement de son mandat dans son Union.

Article 28

Les Unions Départementales ou Interdépartementales établissent la liaison intercorporative indispensable entre les Syndicats de leur ressort. Elles assurent la propagande syndicale en accord et avec le concours des Unions Locales. Elles procèdent à la diffusion du matériel de propagande édité par la Confédération, préparent les réunions, démonstrations ouvrières, les tournées de propagande et l’action décidée par celle-ci. Elles éditent elles-mêmes les tracts et les affiches utiles à la propagande particulière du département ou de la région. Elles apportent leur concours aux divers Syndicats qui les composent.

En liaison avec les Fédérations Nationales, elles aident chacune d’elles dans leur rayon d’action.
Les Unions Départementales ont la faculté de constituer, le cas échéant, des Unions Régionales pour coordonner les problèmes propres à leurs régions. En aucun cas, ces Unions Régionales ne peuvent se substituer aux Unions Départementales.

GREVES

Article 29

Les Syndicats ont la responsabilité de l’organisation et de la direction des grèves corporatives dans leur industrie particulière et sur le territoire de leur ressort.
Ils informent leurs Unions Locales et Départementales, ainsi que leur Fédération, des revendications déposées, des pourparlers avec le patronat ou les pouvoirs publics, de la cessation du travail.
Si la grève doit être étendue à d’autres localités et dans la même industrie, cette décision sera prise en accord avec la Fédération intéressée.
Les Unions Départementales devront, à la demande des Syndicats, apporter leur concours à toute action décidée avec l’assentiment du Bureau Confédéral et de la Fédération intéressée.

Article 30

En aucun cas, la grève corporative ne pourra être détournée de son but, c’est à dire des revendications posées par l’intermédiaire des organisations appelées à la diriger et à la soutenir.
Les mouvements de soutien et de solidarité destinés à donner plus de force et d’éclat à la grève corporative ne pourront pas modifier l’objectif à atteindre.
Une Union Départementale ne pourra déclencher une grève générale sans être mandatée par une assemblée générale à laquelle seront convoqués tous les Syndicats de son ressort.

Article 31

La Fédération Nationale possède la direction de la grève générale corporative étendue à l’ensemble de son industrie.
En cas de conflit de cette importance, elle doit obligatoirement en informer la Commission Exécutive et autant que possible avant l’abandon du travail.
A l’effet d’appuyer leur mouvement de grève générale corporative étendue à l’ensemble d’une industrie, les Fédérations Nationales pourront saisir la Commission Exécutive de la Confédération Générale du Travail Force Ouvrière de toute proposition de grève généralisée à plusieurs ou à l’ensemble des industries.

Article 32

Si la Commission Exécutive de la Confédération, après examen, considère qu’une grève générale d’une seule industrie peut entraîner d’autres corporations et créer une situation grave dans le pays, elle consulte immédiatement les Fédérations Nationales intéressées ; elle invite lesdites Fédérations à procéder à la consultation de leurs adhérents à bulletins secrets et convoque d’urgence le Comité Confédéral National.

Article 33

Seul le Comité Confédéral National a pouvoir d’examiner et de décider sur toute proposition de grève générale englobant toutes les industries.
Pour qu’une décision de grève générale de toutes les industries soit effective, elle doit réunir, au sein du Comité Confédéral National, les deux-tiers des suffrages exprimés dans les Fédérations, ces deux-tiers devant représenter au moins la moitié des adhérents de la Confédération.
Dans cette majorité devront figurer les industries qui, par leur influence dans l’activité nationale, sont susceptibles de rendre la grève générale effective.
La décision de grève générale prise à la majorité prévue ci-dessus devra, dans ses considérants, comporter les éléments indispensables à l’efficacité de l’action entreprise.

DISPOSITIONS ADMINISTRATIVES

Article 34

Seules les Organisations remplissant les conditions prescrites à l’article 4 des présents statuts auront droit à la marque distinctive appelée « Label Confédéral Force Ouvrière ».

Article 35

Se placeront en dehors de la CGT-FO, les organisations qui donneront leur adhésion à des groupements fonctionnant en opposition avec les organismes réguliers de la Confédération.
Il est interdit aux Fédérations, Unions et Syndicats de donner leur adhésion à des groupements extérieurs à la Confédération sans décision de cette dernière.
Il leur est également interdit de diffuser toute presse syndicale autre que les journaux des organismes réguliers syndicaux, fédéraux et confédéraux.

Article 36

Pour tous les cas non prévus aux présents statuts, la radiation ne pourra être prononcée que par un Congrès. Toutefois, dans une circonstance grave, le Comité Confédéral National peut prononcer la suspension de l’organisation incriminée jusqu’au Congrès suivant qui statuera définitivement. Les cotisations versées par les organisations démissionnaires ou radiées resteront acquises à la Confédération.

Article 37

Les délégués du Comité Confédéral National sont tenus d’assister régulièrement aux séances pour lesquelles ils sont convoqués dans l’intérêt même des organisations qu’ils représentent.
Lorsqu’un délégué aura manqué à une réunion du Comité National sans excuse valable, le Bureau s’informera des raisons de cette absence auprès de l’organisation intéressée. Les procès-verbaux de chacune des séances du Comité National donneront les noms des organisations représentées, excusées ou absentes.

CONGRES

Article 38

La Confédération organise tous les trois ans un Congrès National Corporatif auquel sont invitées à prendre part les organisations adhérentes à la Confédération. 
La date et l’ordre du jour en seront fixés par le Comité Confédéral National et portés à la connaissance des organisations confédérées au moins trois mois à l’avance.
Les rapports et propositions de modifications aux statuts seront adressés au moins un mois à l’avance par la Confédération auxdites organisations. Il en sera de même des propositions de rapport émanant des Syndicats, Unions ou Fédérations, à condition qu’elles soient parvenues à la Confédération deux mois avant la tenue du Congrès.
Ne pourront assister au Congrès que les organisations ayant rempli leurs obligations envers la Confédération, c’est à dire adhérentes depuis un an à leur Fédération Nationale et à leur Union.

Article 39

Le Congrès Confédéral élit une Commission de onze membres titulaires et cinq suppléants. Cette Commission est chargée d’examiner tous les cas de violation des statuts de la Confédération Générale du Travail Force Ouvrière et des décisions prises par les Congrès Confédéraux dont elle sera saisie par la Commission Exécutive Confédérale ou par une Fédération, une Union ou un Syndicat.
Après avoir réuni tous les éléments d’information qu’elle juge nécessaire, elle notifie à la Commission Exécutive Confédérale ses décisions.
Appel peut être fait par les parties au Congrès Confédéral qui statue en dernier ressort.
Les membres titulaires et suppléants devront être confédérés depuis au moins cinq ans sans interruption, ils ne peuvent être en même temps membres de la Commission Exécutive.

Article 40

La Confédération Générale du Travail Force Ouvrière préparera, pour chaque Congrès, sur sa gestion, des rapports moraux et financiers qui seront soumis à l’approbation du Congrès.
Ces rapports seront envoyés au moins un mois à l’avance aux organisations syndicales.

Article 41

Le compte-rendu du Congrès sera publié sous la responsabilité de la Confédération Générale du Travail Force Ouvrière.
Un duplicata de la minute sténographique, les rapports des organisations et des commissions ainsi que les propositions déposées sur le bureau, seront versés aux archives de la Confédération.

Article 42

Chaque organisation représentée au Congrès n’aura droit qu’à un nombre de voix proportionnel au nombre des cotisants en prenant comme base les cotisations perçues pendant les années situées entre le congrès et le congrès précédent à raison de dix par adhérents.
7 à 25 membres : 2 voix
26 à 50 membres : 3 voix
51 à 150 membres : 6 voix
151 à 300 membres : 9 voix
301 à 500 membres : 12 voix
501 à 750 membres : 15 voix
751 à 1 000 membres : 18 voix
1 001 à 2 000 membres : 21 voix
2 001 à 3 000 membres : 24 voix

A partir de 3 000 membres jusqu’à 12 000 membres les Syndicats ont droit à trois voix supplémentaires par 1 000 membres ou fraction de 1 000.
Les Syndicats ayant plus de 12 000 membres ont droit à trois voix supplémentaires par 2 000 membres ou fraction de 2 000.
Les voix seront réparties proportionnellement aux votes émis par les adhérents.

Article 43

Chaque délégué ne pourra représenter que dix syndicats au maximum. Les délégués au Congrès ne pourront y représenter que les Syndicats appartenant à la Fédération ou à l’Union Départementale à laquelle ils appartiennent eux-mêmes. Les mandats parvenus après la première journée ne pourront être validés.

Article 43bis

Les membres du Comité Confédéral National et de la Commission Exécutive participent au Congrès. Les secrétaires d’Unions Locales et les secrétaires des Syndicats nationaux, un représentant de chaque UDR ainsi que les membres du bureau national de l’UCR peuvent assister, à ces titres, aux travaux du Congrès.

PROPAGANDE

Article 44

Les demandes de délégation aux Congrès départementaux ou fédéraux seront adressées au Bureau Confédéral.

Article 45

Les tournées de propagande générale organisées par la CGT-FO et préparées par les soins du Bureau Confédéral sont soumises à l’appréciation de la Commission Exécutive.

Article 46

Pour éviter tout conflit entre diverses organisations, il ne sera pas répondu aux demandes d’orateurs qui n’émaneraient pas, soit de la Fédération, soit de l’Union intéressée, qu’il s’agisse de réunions de propagande ou de Congrès départementaux, interdépartementaux ou fédéraux.

SIEGE MODIFICATIONS DISSOLUTIONS

Article 47

Le Siège de la Confédération Générale du Travail Force Ouvrière est fixé à Paris, 141, avenue du Maine (XIVe), et pourra être transféré sur décision de la Commission Exécutive.

Article 48

Les présents statuts ne peuvent être modifiés que par un Congrès et à condition que le texte des propositions de modifications ait été publié dans l’ordre du jour du Congrès.

Article 49

Les présents statuts entrent en vigueur dès leur adoption par le Congrès.

Article 50

La dissolution de la Confédération ne pourra être prononcée que par un Congrès convoqué spécialement à cet effet et avec cette seule question à l’ordre du jour.
Pour être valable, le vote devra réunir les quatre cinquièmes des voix des Syndicats représentés et les trois quarts au moins des Syndicats régulièrement adhérents.

En savoir plus

L’histoire du mouvement syndical est jalonnée d’évènements qui ont pris, avec le recul du temps, une importance considérable.

Certaines ont gardé une résonnance à la fois tragique et héroïque. Ce fut le cas des « 1er mai » de révolte et de répression brutale.

Mais, parce que le mouvement syndical et aussi un grand mouvement démocratique, les débats tenus et les décisions prises par ceux qui nous ont précédés méritent que l’histoire les retienne.

Il en est ainsi des Congrès syndicaux :

1895

A Limoges nait la constitution de la Confédération Générale du Travail. Au XIXe siècle, la révolution industrielle déferle sur l’Europe. Les villes dévorent les travailleurs. On travaille de 15 à 17 heures par jour. Les enfants ne sont pas épargnés. La majorité d’entre eux va à l’usine dès l’âge de 6 ans.

De 1884 à 1895 la Fédération Nationale des Syndicats et groupes corporatifs de France et la Fédération des Bourses du Travail se sont partagées le mouvement syndical dont l’influence croissait peu à peu.


De leur fusion est née, à Limoges, en 1895, la Confédération Générale du Travail, la CGT, que continue Force Ouvrière.


1906

Les divergences qui existaient entre la Fédération Nationale et les Syndicats (d’inspiration guesdiste, elle était dirigée par le parti ouvrier français) et celle des Bourses du Travail, se retrouvèrent naturellement dans la CGT. Elles opposèrent souvent durement, les « réformistes » et ceux qui se disaient « révolutionnaires », ceux qui voulaient associer étroitement les organisations syndicales et politiques et ceux qui entendaient préserver l’indépendance du syndicalisme à l’égard des partis.

Le débat fut tranché à Amiens, en 1906. Une charte, demeurée célèbre, y fut adoptée à une très forte majorité.

La charte d’Amiens

Elle spécifiait expressément :

« En ce qui concerne les individus, le Congrès affirme l’entière liberté pour le syndiqué de participer, en dehors du groupement corporatif, à telles formes de luttes correspondant à sa conception philosophique ou politique, se bornant à lui demander, en réciprocité, de ne pas introduire dans le Syndicat les opinions qu’il professe au-dehors.

En ce qui concerne les organisations, le Congrès déclare qu’afin que le syndicalisme atteigne son maximum d’effet, l’action économique doit s’exercer directement contre le patronat, les organisations confédérales n’ayant pas en tant que groupements syndicaux, à se préoccuper des partis et des sectes qui, en dehors et à côté, peuvent poursuivre en toute liberté, la transformation sociales »

Cette Charte fixe à la fois les objectifs permanents du syndicalisme et ses règles avec en premier lieu l’indépendance à l’égard des partis et de l’Etat.

Cette orientation fut confirmée par le Congrès du Havre, en 1912.

La Confédération Force Ouvrière n’a cessé de s’y référer.


1921

Première scission

(Lénine : « Etre prêt à tous les artifices… ».)

1921: Première scission avec les communistes minoritaires qui voulaient imposer l’allégeance du syndicat au parti et qui devaient fonder la C.G.T. Unitaire. Les réformistes conservaient le sigle de Confédération Général du Travail CGT.

La Révolution russe de 1917, entraîna, un peu partout dans le monde, la constitution des partis communistes. En France cela provoqua, en 1920, la scission du parti socialiste SFIO.

Les militants communistes constituèrent, au sein de la CGT, des comités syndicalistes révolutionnaires (CSR). Lénine avait dit alors « qu’il fallait être prêt à tous les sacrifices et mêmes à tous les artifices : la tromperie, les méthodes illégales, le silence, la dissimulation de la vérité, ne serait-ce que pour pénétrer dans les syndicats, pour y rester et y développer à tout prix dans leur sein, l’activité communiste ». C’est ainsi qu’ils mirent tout en œuvre pour noyauter les syndicats.

Lors du Congrès réuni à Lille, du 25 au 30 juillet 1921, ils tentèrent d’obtenir le changement de l’affiliation internationale de la CGT. Ils voulaient qu’elle quitte la Fédération Syndicale Internationale, reconstituée à Amsterdam en juillet 1919, pour adhérer à une nouvelle centrale d’obédience communiste, l’Internationale Syndicat Rouge.

Ils ne furent battus qu’à une faible majorité : 1572 voix contre 1325 et 66 abstentions. Refusant de s’incliner, de dissoudre les Comité Syndicalistes Révolutionnaires, ils cassèrent la CGT en constituant la CGT Unitaire (CGTU).

« Il aura fallu une bonne dose de foi, de courage, et aussi d’âpres luttes, pour qu’émerge le syndicalisme vrai, celui qui veut la complète solidarité ouvrière toutes catégories assemblées et qui met sa force dans son indépendance, toute prise en mains rejetée.

Ce syndicalisme là on l’a fait resurgir de tout cet étouffement, de toutes ces mises en pièces, avec Force Ouvrière. Pourtant ce ne fut pas miracle. Ce ne fut que bon sens ».

Robert BOTHEREAU

1934 – 1936: Les évènements de 1934 devaient conduire à une réunification au Congrès de Toulouse en Mars 1936.

La situation des années 30, la crise économique et le chômage, l’avènement du fascisme en Italie, du national-socialisme en Allemagne et de régimes totalitaires dans d’autres pays, l’émeute du 6 février 1934 à Paris, le front populaire, créèrent un climat qui explique la réunification syndicale, à Toulouse en mars 1936.

Elle fut donc davantage le fruit des circonstances que la conviction profonde de bon nombre de ceux qui, dans la CGT, en furent pourtant apparemment les protagonistes ou les acteurs. Si la CGT enregistrait de plus en plus d’adhérents et créait de nombreux syndicats, la CGTU, par contre, en mettant une action purement révolutionnaire, perdait syndicats et effectifs.

Les dirigeants communistes de la CGTU feignirent d’adhérer au principe de l’indépendance, mais ce fut de la frime.

Cette réunification s’est rapidement révélée comme étant une erreur magistrale : c’était une coalition et non une fusion. Au cours du congrès de Toulouse, les deux tendances, « confédérés » et « unitaires » se sont d’ailleurs affrontées et dans la plupart des votes, ils s’opposaient en bloc.

Paul MALNOE


Mais cette fusion encouragée par l’euphorie née du Front Populaire ne devait jamais constituer que l’alliance de deux blocs antagonistes dont la façade d’union ne tardait pas à se fissurer une nouvelle fois.

Les admirateurs de Staline à l’intérieur de la CGT empiétèrent de plus en plus ouvertement sur le principe d’indépendance de mandats entre le parti et le Syndicat.

1939: La 2ème

La CGT réunifiée comptait 5 millions d’adhérents au début de 1937. Du fait, en particulier, du comportement des éléments communistes qui ne tardèrent pas à noyauter les organisations, le nombre des membres était tombé à 2 millions à la fin de 1938.

La signature du pacte d’amitié germano-russe, le 23 août 1939, précéda de quelques jours – et sans doute contribua – au déclenchement de la deuxième guerre mondiale.

Le 17 septembre, l’armée soviétique – après les Allemands – pénétrait en Pologne.

La Commission Administrative de la CGT votait alors une résolution déclarant qu’il n’y avait plus de collaboration possible avec ceux (les éléments communistes) qui n’avaient pas voulu, ou pas pu, condamner une telle attitude de reniement des principes de solidarité humaine qui sont à l’honneur du mouvement ouvrier. C’était à nouveau la scission.

Le pacte germano-soviétique et l’invasion de la Pologne par les troupes hitlériennes amenait le Bureau Confédéral de la CGT à l’exception de Benoît Frachon. La Commission Administrative déclarait dans une résolution: « il n’y a de collaboration possible avec ceux qui n’ont pas voulu, ou n’ont pas su, condamner une telle attitude de reniement des principes de solidarité humaine qui sont l’honneur du mouvement ouvrier ».

Les Communistes de la CGT quittaient alors une nouvelle fois l’organisation.

Le syndicalisme ouvrier a poursuivi son rude chemin.

Fructueux ? Oh certes. Le connaissent mieux que quiconque ceux qui, comme moi, on vécut les durées de dix à onze heures de travail six jours par semaine, sans Sécurité Sociale bien entendu, ni autres allocations, et sans aucune garantie d’emploi.

Ah, si les jeunes savaient ! C’est à cette distance parcourue que se mesure l’efficacité du mouvement syndical.

Robert BOTHEREAU


1943: Réunification syndicale.

Après le 22 juin 1941, date de l’entrée en guerre de l’Allemagne contre la Russie, les militants de toutes tendances de la CGT se retrouvèrent et les accords du Perreux du 17 avril 1943 fixèrent les bases de la réunification qui devint effective, à la Libération, en 1944.

Les rapprochements s’étaient effectués dans le climat d’euphorie de l’époque, en France comme ailleurs.

Un an plus tard, la CGT réunifiée groupait près de 6 millions d’adhérents. Cette situation ne s’est pas maintenue plus longtemps que la période de réunification de 1936 car, à ce moment-là, comme en 1921, le désaccord demeurait total entre les syndicalistes véritables et les communistes.

Cette réunification due à la confusion des genres entre la lutte contre l’occupant et la défense des intérêts du mouvement ouvrier ne pouvait durer.

Les communistes de la CGT, fidèles aux principes staliniens lancèrent une vaste opération pour s’emparer des rouages essentiels de l’organisation Unions Départementales, Fédérations, Commission Exécutive Confédérale.

Tout a commencé, en effet, au cours des années qui ont suivi la libération lorsque les staliniens ont entrepris de coloniser la CGT – la vieille maison du mouvement ouvrier français.

Certes, les réactions furent vives. Les postiers, les cheminots, les métallurgistes ont riposté avec énergie contre une politique qui consistait à retrousser les manches et qui déclarait que la grève était l’arme des trusts.


L’après-guerre – Les inconvénients résultant du cumul des mandats politiques et syndicaux –

depuis toujours soulignés par les partisans de l’indépendance syndicale – ne tardèrent pas à se manifester.

Au lendemain de la guerre, les salaires étaient bloqués. Comme le coût de la vie s’élevait, les travailleurs protestaient et réclamaient des augmentations de salaires.

La majorité communiste de la CGT proclamait « qu’il fallait produire et revendiquer ensuite et que la grève était l’arme des trusts ».

Elle eut cette attitude jusqu’en mai 1947, c’est dire jusqu’au moment où Paul Ramadier. Président du Conseil, élimina les ministres communistes du Gouvernement.

Pendant ce temps, les éléments minoritaires – ceux de la vieille CGT qu’on appelait confédérés – accomplissaient leur tâche en tenant compte, exclusivement, des intérêts des travailleurs.

Après le départ des ministres communistes du Gouvernement les choses changèrent brutalement. Il n’était plus question de production. Il fallait satisfaire immédiatement les revendications.


1947 – La scission –

Au lendemain de la dernière guerre les militants non communistes de la CGT s’étaient groupés autour de l’hebdomadaire Force Ouvrière qui continuait «  Résistance Ouvrière » paru clandestinement sous l’occupation. Ils constituèrent des groupes qui se donnèrent pour but de faire respecter la démocratie à l’intérieur de la CGT.

Une première conférence nationale de militants FO se tint à Paris, les 7 & 8 novembre 1947. Elle adressa un solennel avertissement à la majorité communiste, la mettant en garde contre les risques de son attitude en soulignant les dangers que l’emprise politique faisait courir au mouvement syndical.

Ils ne furent pas entendus. Ils ne pouvaient l’être. La Conférence de Varsovie venait de décider la constitution du Kominform. Les partis communistes y avaient reçu l’ordre d’engager une action décisive en faveur de la politique soviétique sur le plan mondial. Alors, le syndicalisme français, en l’espèce les majoritaires de la CGT se trouvèrent pris dans le jeu de la politique internationale.

Ils déclenchèrent des grèves dans les mines du Nord, les chemins de fer, les PTT, l’EDF etc… Pour les diriger à leur guise, ils créèrent un Comité National de grève composé des responsables de 20 fédérations soigneusement noyautées. Ce Comité déposséda totalement l’organisation de ses prérogatives statutaires.

Cette grève impopulaire, perdue d’avance, parce qu’elle n’était pas le fait de la volonté des travailleurs, a été l’acte décisif qui a conduit à la scission.

La coupe était pleine, la vieille maison craquait de partout, les syndicalistes authentiques claquent la porte et constituent des Comités d’Actions Syndicalistes.

Les 18 & 19 décembre 1947, la seconde conférence nationale des groupes Force Ouvrière décidait de quitter la CGT.

C’était la troisième scission. Mais cette fois, comme l’a écrit Georges Vidalenc, c’était les syndicalistes purs qui quittaient la CGT.

La scission est faite. La liberté est reconquise, les difficultés commencent. La réaction des communistes sera violente – insultes, calomnies, tout y passera.

Le Drame Confédéral

« Cette crise est due au glissement du syndicalisme hors de son chemin normal de self-détermination. Elle résulte de la menace qui pèse sur son indépendance et bien entendu, son indépendance à l’endroit des partis politiques. C’est là, pour le syndicalisme ouvrier, un mal endémique, sans doute congénital, n’ayant jamais cessé totalement de le menacer mais que des évènements actuels ont fait renaître avec virulence.

De tous temps, les partis ont considéré que l’organisation syndicale ouvrière est une belle fille bonne à courtiser et dont la conquête donnerait tout à la fois un champ fertile au recrutement électoral et une sérieuse marge de manœuvre sur l’échiquier politique.

Ce que nous rejetons, conformément à la Charte d’Amiens, c’est la soumission passive à une ligne de conduite tracée du dehors, l’inflexion du syndicalisme à une volonté qui n’est pas la sienne, c’est qu’il serve d’instrument à une pensée qui n’est pas sa propre pensée. Pour nous, le syndicat est un groupement majeur, à la fois cerveau et moteur. Non pas l’organisme mineur, supplétif et complémentaire ou simple exécutant dans un ensemble dont la complexion le déborde, dont la direction lui échappe.

Pour nous, le regroupement syndical est une chose, l’appartenance ou le service d’un parti une autre chose, ainsi que le veulent les statuts confédéraux. »

Robert BOTHEREAU


1948 – Un nouveau Départ : FO CONTINUE LA CGT.

En avril 1948, se tient à Paris le Congrès Constitutif de la nouvelle centrale qui pris le nom de Confédération Générale du Travail Force Ouvrière.

Benoît Frachon proclamant au lendemain de la scission « la CGT continue ». Bothereau répondait « nous continuons la CGT ». Ce fut le commencement d’une entreprise exaltante qui se poursuit.

A ceux qui les accusaient d’avoir constitué une organisation anticommuniste, les dirigeants FO répondaient :

« La Confédération Force Ouvrière n’est ni communiste ni anticommuniste. Elle n’a rien à voir avec le parti communiste. Elle réclame seulement de ce parti, comme de tous les autres qu’il respecte l’indépendance du syndicalisme ».

« Elle ne s’est pas séparée des éléments communistes de la CGT parce qu’ils sont communistes ».

« Elle s’est séparée d’eux parce qu’ils voulaient faire servir le syndicalisme à des fins de politique partisane ».

En avril 1948, la Tchécoslovaquie tombait sous les coups du totalitarisme stalinien dont la CGT chantait les vertus. La Vie Ouvrière publiait alors d’effarants articles. Dans un télégramme aux syndicats soviétiques, Benoît Frachon et Alain Le Léap saluaient en Staline, à l’occasion de son 70ème anniversaire. « Le guide éclairé du camp de la démocratie et de la paix ».

La scission syndicale en France et en Italie précéda de peu l’éclatement de la Fédération Syndicale mondiale.

Les 25 & 26 juin 1949, les délégués des Centrales Syndicales Libres jetaient les bases d’une nouvelle organisation syndicale internationale.

En novembre 1949, à Londres, se tenait le Congrès Constitutif de la Confédération Internationale des Syndicats Libres, la CISL.

« Le syndicalisme à ses misères, il a surtout ses grandeurs ».

Robert BOTHEREAU

L’acte de naissance de la CGT Force Ouvrière est concrétisé en 1948 par les militants réunis dans la grande salle de la mutualité.

Ce qui domine, c’est le syndicalisme libre et les hommes qui vont essayer de le définir dans cette assemblée où bouillonnent tous les courants du mouvement ouvrier.

Ce congrès de la reconstitution du syndicalisme sera un début et il appartiendra à d’autres congrès de continuer à construire la maison.

Déjà certains d’entre nous ont alors pensé qu’un jour notre organisation retrouverait sa place véritable, celle de la vieille CGT et c’est ce qu’elle est en train de faire.


Mai – Juin 1968

La confédération Force Ouvrière a participé à la grève générale du 13 mai 1968. Elle a, ensuite, lors de l’extension du mouvement, recommandé aux militants FO d’assumer toutes leurs responsabilités mais de maintenir l’action sur le plan strictement revendicatif. Le 18 mai, la Commission Exécutive leur demandait de faire preuve d’initiative mais de s’opposer à toutes tentatives de politisation, à toutes formes de provocation et de conserver dans tous les cas leur totale liberté de décision.

Ces directives furent sans cesse chaque jour répétées. Il est remarquable de souligner à quel point elles furent totalement appliquées à de très rares exceptions près.

Alors que la violence se donnait libre cours, le 24 mai, le Bureau Confédéral demandait aux militants FO de maintenir fermement leur engagement dans la grève mais de s’en tenir au seul arrêt de travail, et de ne s’associer à aucune manifestation qui, du fait des circonstances, n’aurait pu, en facilitant les provocations et les violences, que desservir l’efficacité du mouvement. Pendant la Conférence de la rue de Grenelle, la Confédération condamnait catégoriquement les comités de gestion qui tentaient de s’imposer dans les hôpitaux, en lieu et place des commissions administratives régulières, ainsi que dans les organismes de la Sécurité Sociale.

« Nous qui avons été chassés pour dire vrai de notre vieille maison CGT, non que nous ayons démérité, ni bien sûr trahi, mais parce que nous ne voulions pas que le syndicalisme serve les intérêts d’un parti politique ».

Robert BOTHEREAU

Le 27 mai, le bureau FO demandait aux adhérents de n’effectuer la reprise de travail que sur instruction de leurs Fédérations. Le 28, il invitait les organisations FO à prendre contact avec les organisations patronales, et directions des entreprises nationales ou avec le Gouvernement lui-même pour la Fonction publique.

Alors que le 29 mai, la grève se politisait de plus en plus sous l’influence de la CGT prônant un Gouvernement populaire et démocratique, que Mitterrand se déclarait disponible si le Non l’emportait au référendum proposé par De Gaulle, alors que la CFDT lançait le nom de Pierre Mendès-France, comme Chef du Gouvernement, le Bureau de FO déclarait :

« Si la situation sociale trouvait des prolongements politiques conduisant certaines organisations à évoquer des formules et à citer des noms, la Confédération FO ne s’estimait pas, elle, en droit d’avancer sur ce plan des solutions qu’il appartenait au contraire aux formations politiques de rechercher ».

Le 31 mai, le Bureau Confédéral indiquait que les discussions en cours devaient être menées avec, de part et d’autre, la volonté d’aboutir. Il soulignait la volonté existante du côté de FO et il se prononçait à nouveau contre les manifestations de rue.

Pendant ce temps les négociations se poursuivaient activement. Des accords se signaient. De ce fait, la reprise du travail s’effectuait peu à peu.

 « CHOISIR FORCE OUVRIERE »

« Si l’homme veut être une personnalité libre, les organisations qu’il constitue doivent, elles aussi être des organisations libres ».

Léon JOUHAUX
Président fondateur de la CGT-FO
Prix Nobel de la paix

« L’histoire portera son jugement sur ce que seraient devenus le syndicalisme, la démocratie et la France elle-même si Force Ouvrière ne s’était point révélée aux heures sombres de 1947 ».

Robert BOTHEREAU
Secrétaire Général de la CGT FO (1947-1963).

« Durant trente années la CGT-FO a combattu pour obtenir l’amélioration des conditions d’existences des travailleurs français. Elle a agi avec détermination mais réalisme. Elle n’a jamais perdu de vue les raisons profondes de son existence dans un monde compliqué et souvent dangereux. Ayant souffert de la politisation du syndicalisme, ayant payé très cher la reconstruction de son indépendance, les militants Force Ouvrière qui ont bâti la CGT-FO et ceux qui leur ont succédé, n’ont cessé de se mouvoir entre la réaction et l’aventure, conscients de la fragilité de la démocratie, de la liberté et de la paix et, par conséquent de la nécessité de combattre sans cesse pour les préserver ».

André BERGERON
Secrétaire Général de la CGT-FO (1963-1989).

La CGT-FO n’est pas entrée dans une phase révisionniste : elle entend simplement, fidèle à ses principes, ses origines et son rôle, tenir pleinement sa place dans cette fin de XXème siècle marquée par les difficultés sociales économiques, le développement des techniques et le dossier européen.

C’est-à-dire continuer l’action de ses fondateurs.

Marc BLONDEL
Secrétaire Général de la CGT-FO (1989-2004).

Certains, dont je suis, considèrent que si nous pouvons négocier  ou concerter, il faut le faire en tenant compte du contexte. Mobiliser si tel n’est pas le cas ou selon le résultat, mobiliser quand on l’estime nécessaire et possible.

Jean Claude MAILLY
Secrétaire Général de la CGT-FO (2004 – 2018).