17Le Premier ministre, Edouard Philippe, a commencé à recevoir ce mardi matin un à un les partenaires sociaux en commençant par le leader de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, celui de la CFTC, Philippe Louis, et celui de la CGT, Philippe Martinez. Les rendez-vous vont s’étaler jusqu’à jeudi.

Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière, était le premier représentant des partenaires sociaux à être reçu ce mardi matin à Matignon par Edouard Philippe, après  la série de rendez-vous, la semaine dernière, avec le chef de l’Etat . Philippe Louis, de la CFTC, puis Philippe Martinez, de la CGT, lui ont succédé. Laurent Berger, de la CFDT, sera reçu à 18 heures. Pierre Gattaz, du Medef, clôturera la journée à 19 heures.

Ces entretiens sont pour l’essentiel l’occasion pour le Premier ministre de préciser le calendrier  des réformes à venir. Suivront à partir de vendredi des entretiens bilatéraux entre les leaders syndicaux et patronaux et la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, et celui de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, présents tous deux à Matignon.

Il est définitivement acquis que, contrairement à  ce qu’affirmait l’Elysée en marge des rendez-vous en tête-à-tête avec Emmanuel Macron, ce n’est pas – en tout cas pas systématiquement – la même méthode que sur  les ordonnances réformant le Code du travail qui sera employée.

Un « document d’orientation » début novembre

S’il y aura bien une concertation sur l’apprentissage avec des rendez-vous bilatéraux avec les partenaires sociaux, elle inclura aussi le ministère de l’Education nationale et les régions. Elle démarrera « fin octobre ».

Sur la formation professionnelle, il y aura en revanche une négociation entre patronat et syndicats, qui étaient demandeurs, ont rappelé tant FO que la CFTC et la CGT. Comme le prévoit la loi Larcher, un « document d’orientation » rédigé par le gouvernement viendra la cadrer en amont. Il sera envoyé « la première semaine de novembre », a annoncé Jean-Claude Mailly. «Les régions seront associées en amont de l’élaboration de ce document », a précisé Philippe Louis, le président de la CFTC, sorti « plutôt satisfait » de son entretien avec le chef du gouvernement.

Une rencontre multilatérale

Sur  l’assurance-chômage, comme le demandaient la CFDT, la CGT et la CGC, il y aura une rencontre multilatérale, réunissant gouvernement, syndicats et patronat fin novembre. « Si cela se passe comme Edouard Philippe nous a dit, ça devrait être mieux que la première fois [sur le Code du travail] », a affirmé Philippe Martinez, ajoutant cependant que la CGT « ne croit que ce qu’ [elle] voit ». Le cégétiste a réclamé de nouveau une négociation en bonne et due forme entre patronat et syndicats sur l’assurance-chômage.

Il risque d’être déçu si l’on en croît Philippe Louis. La multilatérale «permettra de débroussailler [le sujet] puis s’engageront des concertations autour de la question des nouveaux entrants », indépendants et démissionnaires, a expliqué ce dernier. Une méthode qui va en revanche bien à Jean-Claude Mailly, pour qui « les grands-messes sont utiles, mais il ne faut pas en faire trop ».

Les syndicats pour le bonus-malus

Si le leader de FO a plaidé pour un élargissement de la liste des cas de démissions indemnisables, celui de la CFTC a abondé dans le sens du président de la République, justifiant son annonce de réserver l’accès à l’indemnisation aux personnes ayant « un projet ». Philippe Martinez a mis en garde, lui, contre les démissions forcées.

Quant au  bonus-malus , promis par Emmanuel Macron et sur lequel travaille le gouvernement,  dénoncé par le Medef, il a été bien accueilli par les syndicats qui plaident tous pour un tel dispositif.

Jean-Claude Mailly  a aussi plaidé pour que le bonus soit «assez incitatif ». Dénonçant les «contrats courts et hyper-courts », il a défendu aussi l’idée de pénaliser les secteurs qui en utilisent beaucoup : « C’est qu’ils ne savent pas gérer ».  Pas Philippe Louis, qui a expliqué qu’un secteur comme l’événementiel ne peut pas faire autrement et que dans ce cas, « il ne fait pas taxer ». Philippe Martinez est – sans surprise – bien plus radical : «Nous sommes pour le malus, pas pour le bonus ».

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