Le Premier ministre, Edouard Philippe, a commencé mardi à recevoir les représentants des syndicats et du patronat. Les concertations sur l’apprentissage démarrent ce vendredi.
Pour les réformes de l’assurance-chômage, de la formation et de l’apprentissage, « ce sera la même méthode que sur les ordonnances », affirmait l’Elysée la semaine dernière. En réalité, ce ne sera pas vraiment le cas. C’est ce qui ressort des premiers entretiens qu’a eus mardi le Premier ministre avec les représentants des syndicats et du patronat.
Edouard Philippe, qui achèvera son tour des partenaires sociaux jeudi, a reçu tour à tour les leaders de FO, de la CFTC, de Solidaires, de la CGT, de la CFDT et du Medef. Sur l’apprentissage, une concertation démarrera à la fin de la semaine. La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, et le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, recevront la CFDT dès vendredi, et les autres partenaires sociaux la semaine prochaine.
Bonus-malus : les syndicats satisfaits
Sur la formation professionnelle, il y aura en revanche une vraie négociation entre patronat et syndicats, comme ils le demandaient. Le « document d’orientation » rédigé par le gouvernement, qui viendra la cadrer en amont, sera envoyé « la première semaine de novembre », a annoncé Jean-Claude Mailly, le numéro un de FO. « Il portera plus sur l’aspect qualitatif que sur la tuyauterie », s’est félicité Laurent Berger, son homologue de la CFDT. « Les régions seront associées en amont de l’élaboration de ce document », a précisé Philippe Louis, le président de la CFTC.
Après les tensions nées de la réforme du Code du travail – sur laquelle la CGT va tenter de mobiliser jeudi -, l’exécutif est soucieux d’éviter de créer de nouvelles tensions d’entrée de jeu sur l’assurance-chômage, sujet sensible s’il en est pour les partenaires sociaux comme pour les salariés. Il a fait le choix habile de donner droit à la demande de la CFDT, la CGT et la CGC. Une rencontre entre le gouvernement, les syndicats et le patronat, ouvrira le dossier fin novembre. « Si cela se passe comme Edouard Philippe nous a dit, ça devrait être mieux que [sur le Code du travail] », a du coup affirmé Philippe Martinez. Le leader de la CGT veut une négociation en bonne et due forme entre patronat et syndicats.
Il risque d’être déçu, si l’on en croit Philippe Louis. La rencontre multilatérale «permettra de débroussailler [le sujet] puis s’engageront des concertations autour de la question des nouveaux entrants », indépendants et démissionnaires, a-t-il affirmé. Une méthode qui va en revanche bien à Jean-Claude Mailly, pour qui « les grands-messes sont utiles, mais il ne faut pas en faire trop ».
Sans surprise, le bonus-malus promis par Emmanuel Macron et sur lequel travaille le gouvernement, dénoncé par le Medef, a été bien accueilli par les syndicats qui plaident tous pour un tel dispositif. Mais tous ne sont pas forcément d’accord sur sa formule. Jean-Claude Mailly a défendu l’idée de pénaliser les secteurs qui en utilisent beaucoup : « C’est qu’ils ne savent pas gérer ». Pas Philippe Louis. Philippe Martinez, sans surprise, a été bien plus radical : «Nous sommes pour le malus, pas pour le bonus. »
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