Paul Eremenko rejoindrait le groupe américain UTC (Crédits : Airbus)

Le directeur technique d’Airbus, Paul Eremenko quitte le groupe

Un petit tour et puis s’en va… Selon des sources concordantes, le directeur technique controversé d’Airbus, l’américain Paul Eremenko, recrue phare de Tom Enders, quitte le groupe dix-sept mois après son arrivée. D’ailleurs, lors de la signature récente du partenariat entre l’avionneur européen Airbus, l’industriel allemand Siemens et le motoriste britannique Rolls-Royce visant à développer l’E-Fan X, démonstrateur de vol dans les moteurs hybrides et électriques pour l’aviation commerciale,  il était absent. Une absence très remarquée. Paul Eremenko, qui avait été nommé en juin 2016 comme directeur technique d’Airbus, rejoint le groupe américain UTC, selon des sources concordantes.

Avant d’être nommé directeur technique, Paul Eremenko dirigeait depuis 2015 le centre d’innovation A3 du groupe européen basé à San José en Californie. Originaire d’Ukraine, il est ingénieur en aéronautique et astronautique (M.I.T., Caltech) et a travaillé chez Google, Motorola et la DARPA, l’agence de recherche du Pentagone. « Le parcours de Paul, ingénieur aéronautique passé par Motorola et Google, est symbolique du rapprochement entre l’aérospatial et le numérique », avait estimé en septembre 2016 Marwan Lahoud, l’ancien patron de l’international d’ Airbus.

Critiqué en interne

« Dans le but d’innover beaucoup plus rapidement et de se muscler en compétences digitales, Paul Eremenko a en effet fait le choix d’abandonner des projets jugés non prioritaires au profit de concepts de nouvelle mobilité urbaine (projets Voom, Vahana, CityAirbus, Pop Up…) », a expliqué mercredi FO. Mais, a poursuivi le syndicat, « jusqu’à présent nous avons vu de belles vidéos et brochures marketing mais concrètement où en est-on aujourd’hui ? L’annonce du partenariat avec Rolls-Royce et Siemens au sujet de l’E-Fan X est une bonne chose mais pour le reste, quels sont les livrables relatifs à tous ces projets ? Quid de la feuille de route de cette nouvelle stratégie d’innovation qui a désarçonné une partie des managers, salariés et chercheurs traditionnels d’Airbus ? ».

En octobre dernier, la CFDT avait également critiqué Paul Eremenko, en expliquant que la R&T (recherche et technologie) traversait une « période de turbulence ». Le syndicat dénonçait une réduction de près de 10% du budget R&T (53 millions d’euros) du groupe en 2017 malgré les enjeux. « La R&T ressemble aujourd’hui plus à un bateau fantôme à la dérive qu’à un vaisseau amiral », avait expliqué la CFDT dans un tract. La nouvelle feuille de route avait dû mal à se mettre en place, dénonçait également le syndicat. « Le sentiment d’inefficacité et de gâchis prévaut », avait alors estimé la CFDT. Le départ de Paul Eremenko ne sera peut être pas pleuré par tous en interne…

Source : La Tribune