La nouvelle usine Airbus Helicopters de Dugny, en Seine-Saint-Denis, est spécialisée dans les pales d’hélicoptères. – B.T.


Le fabricant mise sur les nouvelles technologies et la spécialisation des sites – ici la fabrication des pales – pour réduire de 15 % ses coûts de fabrication.

Quelques kilomètres à peine séparent la nouvelle usine d’Airbus Helicopters de Dugny, en Seine-Saint-Denis, de son ancien site industriel de La Courneuve. Mais en quittant en début d’année, les anciens ateliers bâtis en 1917 par la Société des avions Bernard pour cette nouvelle usine ultramoderne située en bordure de pistes du Bourget, les 650 « compagnons » de l’ex-Eurocopter ont changé de siècle. Officiellement inauguré tout début décembre, cet investissement de 100 millions d’euros, dédié à la fabrication et à la réparation des pales d’hélicoptères, a vocation à devenir l’une des vitrines technologiques du groupe, avec un recours massif aux technologies numériques et à la robotisation. Elle traduit aussi la décision d’Airbus Helicopters de  spécialiser progressivement ses sites industriels, sur le modèle du pôle avions commerciaux du groupe. A terme, l’usine de Paris-Le Bourget devrait en effet devenir le seul site de production de pales des hélicoptères Airbus, aujourd’hui partagée entre la France et l’Allemagne.

Spécialisation progressive des sites

« La robotisation, l’automatisation, est un moyen de lutter contre la délocalisation », souligne  Guillaume Faury, le PDG d’Airbus Helicopters , qui espère réduire de 15 % le coût de fabrication des 3.000 pales produites annuellement à Dugny (auxquelles s’ajoutent 1.500 pales en réparation). Cependant, le regroupement de la production de pales à Dugny s’étalera sur plusieurs années, en fonction de la sortie des nouveaux modèles, afin de ne pas léser le site allemand de Donauworth (Bavière).

La nouvelle pale « blue edge »

Mais d’ores et déjà, Dugny a l’exclusivité de la production des nouvelles pales « blue edge » du H160, le dernier-né de la famille Airbus Helicopters. Une pale en composite en forme d’aile de mouette, développée en partenariat avec l’Onera, deux fois moins bruyante que les pales classiques et qui permet d’emporter un passager de plus pour une puissance motrice équivalente. « C’est ce qui se fait de mieux dans le monde », affirme sans hésiter Tomasz Krysinski, le directeur de la recherche d’Airbus Helicopters. Nos concurrents peuvent toujours en copier la forme, ils n’arriveront pas au même résultat ».

C’est également à Dugny que seront fabriqués les pales du  futur « Racer » , le projet d’hélicoptère rapide à mi-chemin entre l’avion et l’hélicoptère, dévoilé en juin au salon du Bourget . Avec ses deux hélices latérales, cet héritier du X3 sera capable de voler à plus de 400 km, en réduisant le bruit de 25 % et la consommation de 15 %. Le premier vol est toujours prévu pour 2020.

Bruno Trévidic

Source : LesEchos.fr