Le mot du coordinateur.
La coordination FO s’est réunie à Paris le 12 décembre pour faire un point de l’actualité économique et sociale du Groupe. Ce qu’il ressort de nos échanges, c’est que nous sommes dans une incertitude majeure concernant plusieurs sujets déterminants.
- A380/A400M : Allons-nous pouvoir maintenir encore longtemps l’activité des programmes A380 et A400M ? S’agissant de l’A380, tout n’est pas encore joué puisque des discussions sont encore en cours pour deux voire trois commandes potentielles absolument nécessaires pour l’équilibre économique et l’avenir industriel du programme. Le prochain mois sera déterminant pour l’avenir du programme A380.
Concernant l’A400M, les choses sont tout aussi compliquées au moins économiquement car malgré tout, sur l’aspect qualitatif, l’avion est considéré comme très bon avec encore des marges d’amélioration. Les Etats européens doivent absolument soutenir ce programme militaire important à plus d’un titre.
- Les affaires de corruption vont-elles avoir raison de Tom ENDERS et par ricochet de F. BREGIER ? Comment un groupe comme le nôtre peut-il se permettre de perdre en quelques mois la majeure partie de ses Dirigeants quoi que l’on puisse penser de leur action ? Pour FO, les salariés ne doivent pas être les premiers perdants de ces « affaires » dont la presse et les médias en général tirent une bonne partie de leurs recettes économiques.
La coordination FO n’a jamais partagé le virage opéré par notre PDG avec le soutien des gouvernements Allemands et Français de l’époque, de faire d’Airbus une entreprise dite « normale », c’est à dire de placer l’avenir de l’entreprise entre les mains du marché.
Airbus est né d’une volonté politique de la France notamment et le marché n’a que faire des intérêts économiques et stratégiques de la France. Nous avons aujourd’hui l’impression qu’il y a l’Airbus d’en haut tournée vers des préoccupations différentes et éloignées de l’Airbus d’en bas qui doit faire toujours plus et à moindre coût. Airbus est une entreprise de culture européenne et la culture ne se mesure pas en dollars US ! Pour autant, remplacer à la hâte les principaux pilotes d’Airbus sous la pression médiatique ou par crainte de la justice Américaine n’est pas souhaitable car cela peut fragiliser et remettre en cause la pérennité du Groupe.
- Politique sociale : Existe-il encore une véritable politique sociale dans le Groupe ? Sans doute que oui mais il faut beaucoup chercher !!! FO constate qu’il est de plus en plus difficile d’obtenir des réponses sur les attentes des salariés. C’est actuellement sur les sujets liés aux fins de carrière, aux conditions de travail, à la gestion des effectifs ou à la protection sociale « petit risque » que nous souhaitons avoir une vision claire. Hélas, ces sujets tardent à se traiter car le « top management » à ses propres priorités (Pulse, Gémini, digitalisation, application des ordonnances Macron, ….) qui remplissent à elles seules l’agenda social de nos Ressources Humaines.
FO maintien la pression sur les préoccupations des salariés et à ce titre, nous avons obtenu une réponse positive à notre demande de clarification concernant l’interprétation des accords portant sur le CET fin de carrière dans le groupe. Les Coordinateurs syndicaux ont été convoqués le 20 décembre pour en discuter avec la Direction générale.