AEROBUZZ – AIRBUS-ATR-SCHERER-14.09.2018 par Gil Roy.

Eric Schulz ne sera resté que neuf mois à la tête des ventes d’Airbus. Il est remplacé par Christian Scherer qui quitte la direction d’ATR. Personne n’avait imaginé que la succession de John Leahy serait facile à mettre en œuvre. La surprise est néanmoins totale.

Christian Scherer est nommé directeur des ventes d’Airbus… au deuxième tour. © AIrbus

« Tout arrive à point pour qui sait attendre ». Christian Scherer peut faire sienne cette morale de La Fontaine, lui qui estimait que le costume de super vendeur chez Airbus était taillé pour lui. Tom Enders, le patron du groupe, en avait décidé autrement et lui avait préféré Eric Schulz, le directeur commercial de Rolls Royce. Il n’avait pas hésité à aller le débaucher.

Neuf mois après l’annonce de la désignation de Schulz à la direction des ventes d’Airbus, en remplacement de John Leahy, le constructeur a annoncé, le 13 septembre 2018, que Schulz « avait décidé de quitter l’entreprise pour raisons personnelles ». Une décision officiellement regrettée par Tom Enders qui lui souhaite néanmoins « le meilleur pour son futur ». Les mots de ce communiqué de presse rappellent évidemment ceux avec lesquels le départ de Fabrice Brégier avait été acté. Brégier, alors directeur des avions commerciaux, visait la succession d’Enders à la tête du groupe, pas la porte.

Eric Schulz quitte Airbus sans préavis. Christian Scherer le remplace sans délai. Il abandonne immédiatement la direction d’ATR, filiale d’Airbus, pour prendre la direction des ventes d’Airbus.

Contrairement à Scherer qui venait de l’extérieur (Rolls-Royce), Schulz fait partie de la maison. Il est entré chez Airbus en 1984. Il a fait toute sa carrière dans la vente et le marketing. Chez ATR où il avait été nommé en octobre 2016, il était très impliqué dans le commercial. Scherer connaît le groupe comme sa poche. C’est un homme de terrain et de contact. Il possède son franc parler. Des traits de caractère qui rappellent évidemment le grand Leahy.

Cette nomination au second tour revêt un air de revanche, d’autant qu’au vu des lauriers que lui tresse le PDG du groupe, on se demande pourquoi sa candidature n’a pas été retenue au premier tour. A Scherer maintenant de prouver à Tom Enders qu’il possède l’étoffe du super vendeur qu’il voit en lui.

Dans l’affaire, le perdant est ATR, le mal aimé.