Réunis à Bourges les 13 et 14 octobre 2022 en Assemblée Générale, les délégués FO d’Airbus ont analysé la situation industrielle, économique et sociale du Groupe et des conséquences des crises sanitaires, géopolitiques (énergétiques, inflationnistes, etc…).

L’Assemblée Générale note une croissance industrielle au-delà des prévisions avec un retour à un niveau supérieur à 2019, particulièrement pour l’activité avions civils avec des prises de commandes records. Cette situation n’est pas avérée pour les hélicoptères, activité confrontée à des difficultés de commandes et de livraisons. L’ambition spatiale et de défense reste également au meilleur niveau d’excellence. Néanmoins, une attention particulière doit être portée sur la mutation du monde spatial avec l’émergence d’une nouvelle concurrence et structuration industrielle notamment par des start-up.Les résultats financiers sont en phase avec cette croissance et doivent permettre à Airbus de répondre aux exigences du futur avec des niveaux de R&D / R&T qui devront permettre de relever les nombreux défis technologiques à venir, notamment par le respect des nouvelles normes environnementales. Dans cette perspective, les différents projets écologiques de toutes les entités et l’utilisation des énergies alternatives (SAF) en sont les sujets majeurs. FO s’y inscrit pleinement, sans dogmatisme écologique partisan mais pas à n’importe quel prix.

Cependant, si Airbus est maître d’œuvre et donneur d’ordre, il doit également sa réussite à tous les acteurs de la supply chain. La tension opérationnelle chez les sous-traitants de premier rang et intermédiaires est une réalité et la Direction Airbus doit y porter une vigilance particulière.

Airbus est une société Européenne. L’Europe n’est pas encore une réalité. L’assemblée générale déplore les tergiversations s’agissant par exemple du SCAF pour la défense. FO se félicite de la naissance d’Airbus Atlantic avec la réintégration des aérostructures, activités redevenues « CORE » en souhaitant le « parallélisme des formes » entre les différents états partenaires pour tendre vers la solution globale intégrée souhaitée.

Aujourd’hui, force est de constater que la crise sanitaire et ses effets ne sont pas terminés. L’histoire nous donne raison à FO quant à ses aux engagements dans l’accompagnement social et industriel, la préservation de l’emploi ce, grâce à avec la négociation de multiples accords protecteurs. Cette crise qui a blessé les corps et les âmes a modifié durablement nos modes de travail et l’état d’esprit des salariés avec de nouvelles exigences sur les questions environnementales, de RSE et de mobilité durable dans la continuité de nos actions vis-à-vis de qualité de vie au travail. Cependant, pour FO, cela ne doit pas être la porte ouverte à des organisations disruptives mises en place sans concertation et sources potentielles de Risques Psycho Sociaux et de division entre salariés, à l’exemple de l’hybrid working.

La santé au travail des salariés est une des priorités de FO, le déploiement de la polyvalence et de la poly compétence doit être accentué significativement dans nos établissements afin d’améliorer les conditions de travail des salariés mais surtout de prévenir les Troubles Musculo Squelettiques, …

Concernant les effectifs, l’Assemblée Générale note avec satisfaction le retour au plein emploi chez Airbus comme pour l’ensemble du secteur aéronautique et spatial mais aussi les difficultés de recrutement sur un marché du travail sous tension pour faire face aux montées cadences. C’est pourquoi, l’assemblée générale rappelle l’importance stratégique de la formation, du pré recrutement des contrats en alternance et de professionnalisation, des moyens dédiés au coaching et tutorat. Un poste doit être proposé à l’ensemble des jeunes diplômés issus de nos lycées professionnels.

Sur le volet social, nous sommes entrés cette année dans la phase de montée en puissance sur la refonte du statut social groupe « Reload » pour une mise en application au 1er janvier 2024. L’Assemblée Générale alerte sur le rythme effréné de la négociation sur des sujets dont l’importance engage les générations futures. FO demande le temps nécessaire à la négociation pour éviter tout sentiment de caractère expéditif. FO Airbus reconnait dans cette assemblée l’excellence du travail effectué par sa fédération, qui pose les principes conventionnels et guident le groupe de négociation. L’hétérogénéité des statuts actuels dans nos différentes divisions met en exergue la difficulté de ce travail de synthèse pour in fine aboutir à la simplification et l’harmonisation attendues. La Direction a naturellement une exigence de maîtrise des coûts. Le premier accord signé aura été celui de la santé prévoyance, une priorité pour FO s’agissant de la santé physique et mentale des salariés et de leurs familles dont nous rappelons que ce doit être un pré requis pour la Direction. Cet accord entré en vigueur le 1er octobre, est mieux disant et plus égalitaire entre les populations cadres et non cadres. Il fait maintenant référence sur le plan national.

La déclinaison pour Airbus du nouveau principe de classifications sera un des sujets le plus important pour les salariés. Sa réussite conditionne la continuité de l’engagement de tous. Le juste positionnement de chaque salarié au regard de son emploi en cohérence avec les dispositions conventionnelles doit être impératif au risque de générer des frustrations voire le sentiment de déclassement pour certains. L’Assemblée Générale rappelle la nécessité d’appropriation et d’expertise que ce soit par ses représentants du personnel ou par le management et la pédagogie sur ce sujet vers l’ensemble des collaborateurs.

Sur la durée du travail, FO n’est pas le chantre du « travailler plus pour gagner plus ». La Direction doit rester cohérente avec sa volonté exprimée du bien-être au travail et de l’équilibre vie privée / vie professionnelle. En ce sens travailler mieux n’est pas travailler plus. Si le principe de l’annualisation du temps de travail répond à notre organisation industrielle, il ne doit pas se transformer pour toujours plus de modularité ou d’interprétation des notions de temps de travail effectif et de repos.

Sur les congés, l’Assemblée Générale rappelle le principe d’acquisition d’une 6eme semaine de congés supplémentaires qui se substitue à différents types de congés et usages en vigueur. Là aussi, les négociateurs FO ont à chaque fois rappelé le principe absolu de la compensation, que ce soit en temps ou en équivalent argent. Aucun salarié ne devra perdre un seul euro.

Cette négociation « in globo » se faisant sur le principe de la mise en réserve des textes, une fois les thèmes à venir traités (CET, rémunération, épargne salariale…), les négociateurs FO revendiquent autant que nécessaire la re discussion et l’amendement pour que l’équilibre global soit garanti dans ce nouveau statut social Groupe.