Depuis ce lundi 11 mai, après une longue période entre parenthèses, le retour progressif à l’activité est effectif. Une partie d’entre nous auront la satisfaction de retrouver un lien social et un retour au travail.

Nous prendrons bien évidemment des nouvelles de nos collègues dont certains, leurs proches, auront été affectés par une épidémie inédite et sournoise. Pour d’autres, le télétravail reste de circonstance, avec aussi ses contraintes et ses limites.

Pour FO, nous avons pleine conscience de la persistance du risque sanitaire et que ce 11 mai n’est pas une éradication des menaces de ces 55 derniers jours mais bien le début d’une nouvelle vie qui doit s’organiser avec des nouvelles règles sociales pérennes.

Si dans les transports, les lieux publics, les écoles, le casse-tête du respect de la distanciation sociale est un fait, c’est à fortiori dans les entreprises que l’exercice est ardu.

Dans le Groupe Airbus, les représentants FO ont pris toutes leurs responsabilités sur le sujet dans les instances C2SCT, CSE/C avec un rôle participatif, même si nous ne sommes pas devenus des experts épidémiologistes et qu’il n’était pas envisageable pour nous de donner un blanc-seing à la Direction quant à la garantie absolue des dispositions mises en place.

Pour autant, la raison nous a conduits à ne pas nous enfermer dans une position radicale de nature à mettre en péril un peu plus l’emploi.

Ce redémarrage sonne aussi l’heure du bilan et des perspectives pour l’économie et l’industrie dans notre pays. Particulièrement pour Airbus, l’ensemble des filiales et sous-traitants, dont l’activité Aviation commerciale et été mise à terre, conséquence de la défaillance des compagnies aériennes.

Par effet de bord, c’est l’ensemble de nos activités qui est touché, les réserves de trésorerie sont mises à mal alors que nous devons honorer nos engagements à l’égard de tous nos fournisseurs au risque d’asphyxier un peu plus la supply-chain et bien évidemment garantir le maintien de la rémunération des salariés.

En comité Européen et comité de Groupe, la Direction a évoqué à demi-mots la perspective d’un plan social d’une envergure jamais égalée qui concernerait des milliers d’emplois.

Pour FO, face à ces sombres hypothèses, il convient d’avoir le juste discernement sans céder à la peur et prendre le recul nécessaire pour envisager le traitement social le plus adapté, quand des chiffres seront avérés et qu’une expertise industrielle précise pourra nous orienter sur des mesures justes et justifiées.

Il y a cependant une certitude; c’est celle que nos avions, nos hélicoptères, nos satellites, nos systèmes de défense seront toujours une nécessité. Qu’il faudra des compagnons, des techniciens, des ingénieurs pour les concevoir et fabriquer, assurer l’homogénéité de l’ensemble avec des fonctions support.

Celle qu’il faudra aussi la continuité du dialogue social tel que nous le connaissons et qui a fait ses preuves depuis 50 ans, constructif et visionnaire tel que porté par les valeurs de FO.

Inévitablement cette période de crise nous amènera à repenser quelques concepts sur la manière de travailler, la globalisation mondiale de l’économie et notre perte de souveraineté, notre dépendance s’agissant parfois de nos besoins essentiels. Pour autant, nous FO, resterons dans une approche pragmatique sans faire de paris osés sur l’avenir. Le jour qui compte c’est aujourd’hui.

FO, Notre santé , Notre industrie, Nos emplois

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